avril 26, 2024

Bible / Etats-Unis

LE VOTE BLANC EST-IL COMPATIBLE AVEC LA BIBLE ?

Le bipartisme est un système qui génère la frustration. Et même si l’emballage est plutôt réussi pour la présidentielle américaine de 2008 avec une femme contre un noir d’abord, puis une colistière sortie des glaces, les électeurs qui s’intéressent au fond ont toujours de quoi regretter l’absence de diversité des idées. Sur les blogs, on constate qu’il existe toujours des gens – on retrouve ça dans toutes les démocraties – pour découvrir la veille d’une élection que le vote blanc est censuré et qu’il aurait pu répondre à un besoin philosophique ou moral. Quand ils veulent expliquer aux autres leur grande découverte, ils emploient une image très américaine, disant que rajouter sur le bulletin une ligne ‘none of the above’ c’est comme voter pour un personnage de Walt Disney ; pour l’un ce sera Donald Duck, pour un autre Mickey. D’autres héros sont cités mais ils ne sont pas connus en Europe.

Celui qui se réfère à Donald n’a pas trop le moral. Pour lui, l’Amérique du XXIè siècle est un empire qui s’autodétruit comme auparavant l’avaient fait la Perse, le monde grec, Rome, la France et, pour clore la liste, la Grande-Bretagne.

On peut trouver d’autres blogueurs moins accablés et plus véhéments. Un bon père de famille notamment, qui nous montre des photos de lui avec son jeune fils. Son texte n’est pas à faire lire à sa progéniture. « Pour quelqu’un qui estime les droits de l’homme dans leur intégralité, il faut faire un choix dans ce menu particulier de votes de putes, de maréchaux de la guerre des classes, de séniles autoritaires de toute évidence dingues, et se demander : « Lequel d’eux te paraît le plus appétissant ?’ ». Il placarde sur son site l’affiche à tête de Janus (Obama-Mc Cain) assénant un violent ‘Je veux juste qu’on me laisse seul pour le baiser’.

Est-ce dû à ce langage peu châtié, nous apprenons que la Bible déconseille le vote blanc. En fait, c’est pour une autre raison que la communauté ‘Save America now’ , très croyante et très patriotique, nous explique qu’il faut choisir un candidat. Ils remontent loin dans le livre saint pour retrouver un passage où le roi David est mis à l’épreuve par Dieu. En effet, il va vouloir mesurer sa puissance et ordonne pour cela un recensement, folie pour ceux qui croient que la puissance d’Israël ne se mesure pas à ses hommes en état de combattre mais à l’appui de Dieu. La réponse de Dieu ne se fait pas attendre, transmise par l’intermédiaire de Gad, le voyant, prophète attaché à David : « Préfères-tu qu’il y ait la famine dans ton royaume pendant trois ans ? Ou préfères-tu être poursuivi par tes ennemis et fuir devant eux pendant trois mois ? Ou préfères-tu qu’il y ait la peste dans ton royaume pendant trois jours ? Réfléchis donc, et choisis ce que je dois répondre à celui qui m’envoie. » David dit au prophète : « Je suis dans une grande angoisse… Eh bien ! je préfère tomber entre les mains du Seigneur, car sa tendresse est inépuisable, mais surtout, que je ne tombe pas entre les mains des hommes ! » David choisit donc la peste, et le Seigneur envoya la peste en Israël dès le lendemain jusqu’à la fin des trois jours. Depuis Dane jusqu’à Bershéba, il mourut soixante-dix mille hommes.

L’ange exterminateur étendit la main vers Jérusalem, mais le Seigneur renonça au châtiment, et il dit à l’ange: « Assez ! Maintenant, retire ta main. » Car David, en voyant l’ange frapper le peuple, avait dit au Seigneur : « C’est moi qui ai péché, c’est moi le coupable ; mais ceux-ci, le troupeau, qu’ont-ils fait ? Tourne donc ta main contre moi et ma famille ! »

Kristy Withfield, qui commente ce passage de la Bible en tire comme conclusion, que face à des alternatives difficiles il faut toujours savoir choisir le moindre mal. Il faut donc aller voter et ne pas tomber sous la tentation du ‘None of the above’. Son côté Saint-Thomas, sûrement, lui fait développer une raison plus palpable. Il vit en Floride et dit qu’il connaît la violence des tornades, des méfaits des inondations. Pourtant, si sa maison brûle, il n’hésitera pas à l’éteindre par l’eau, même si celle-ci causera des dégats.