décembre 10, 2024

Catholiques de France et vote blanc

« Si les deux candidats soutiennent une mesure contre laquelle ma conscience se révolte,je peux poser l’acte politique de ne pas voter ou de voter blanc. » Cardinal Barbarin, Famille chrétienne, 5 mai 2007.

CITE & CULTURE « Laïcs chrétiens dans la Cité »

Mardi 9 mars 2010

VOTER EN CHRETIEN (2/2)

En 2002, le cardinal Ratzinger publiait une note, approuvée par Jean-Paul II, sur le comportement des catholiques en politique. Après avoir rappelé la nécessité pour les laïcs chrétiens de participer à l’action politique, en prenant notamment pour modèle st Thomas More qui refusa tout compromis au motif que « on ne peut séparer l’homme de Dieu, ni la politique de la morale », le cardinal Ratzinger jugeait opportun de souligner que l’engagement social et politique des chrétiens, indispensable au regard de leur foi, relevait de la conscience personnelle, une conscience éclairée.

Concrètement ? Chaque électeur chrétien doit donc connaître les personnes, programmes, partis qui le courtisent, en particulier sous l’angle des 3 principes non négociables, conduire une analyse sous le nécessaire éclairage de la Foi et de la Doctrine Sociale de l’Eglise, avant de voter en conséquence.


Déjà en 2002 Jean-Paul II stigmatisait un état d’esprit hostile au christianisme, comme par exemple  au sein même des institutions : « Depuis plusieurs mois, nous assistons à une intensification des attaques anti-religieuses, diffusant une image caricaturale de la spiritualité et une conception militante et exclusive de la laïcité (…) On ne peut pas oublier que c’est la négation de Dieu et de ses commandements qui ont créé au siècle passé la tyrannie des idoles exprimée dans la glorification d’une race, d’une classe, d’un parti, de l’Etat ou de la nation. »

Il y a une vie après le vote
On pourra objecter que le choix en ressort extrêmement limité, ce qui est difficilement contestable ; mais, outre qu’il ne se réduit pas à rien, cela ne justifierait pas pour autant de « vendre son âme ». Et là où ne seront proposées que des candidatures impossibles, on se souviendra du mot que le cardinal Barbarin confiait à propos des dernières élections présidentielles : « Je peux poser l’acte politique de ne pas voter ou de voter blanc », dès lors que ce choix n’est motivé ni par la négligence ni par le désintérêt.

« Les catholiques ne peuvent pas se désengager de l’action politique, même si les circonstances rendent cet engagement périlleux du point de vue éthique. » (Cardinal Ratzinger)
Le Concile Vatican II et à sa suite le pape Jean-Paul II, notamment dans son encyclique Christifideles laïci, ont développé l’enseignement rappelant la nécessité de la mobilisation des catholiques en politique. Le devoir électoral en fait partie mais il n’en est qu’une dimension extrêmement limitée et éphémère. Et la réflexion attentive autour du suffrage qui conduit à marginaliser ce monde décadent n’a rien d’un désengagement. Cette attitude cohérente revêt au contraire un caractère prophétique : « Il est nécessaire que des chrétiens, convenablement formés et compétents, soient présents dans les diverses instances pour concourir (…) au bien commun. » (Jean-Paul II).