avril 19, 2024

Interpellation du personnel politique par l’Association

Contenu de la page :

  1. Lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République.
  2. Intervention de Caroline Abadie, députée LREM, dans une émission de France Inter + lettre à Caroline Abadie,  (août 2017)
  3. Lettre à Marc Fesneau, président du groupe LREM à l’Assemblée (juin 2017)
  4. Lettre à Stéphane Demilly, coprésident du proupe LR/UDI à l’Assemblée (juin 2017)
  5. Lettre à Stéphane Saint-André, député PRG, dépositaire d’une proposition de loi sur le vote blanc (janvier 2016)
  6. Lettre à Cécile Duflot, coprésidente du groupe écologiste à l’assemblée nationale (octobre 2015)
  7. Lettre au sénateur socialiste Luc Carvounas (proche du premier ministre, auteur de propositions sur le vote obligatoire et le vote blanc)
  8. Lettre au président nouvellement élu de L’UDI: Jean-Christophe Lagarde
  9. Lettre au sénateur UMP Joël Billard (ruralité et vote blanc) 2007
  10. Lettres aux députés de l’Oise, dont Eric Woerth (2007)

(Pour les échanges avec le ministère de l’intérieur, voir la rubrique correspondante)


1. LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT EMMANUEL MACRON

Un an après le 25 avril 2019
CHANGER DE REGARD

Monsieur le Président de la République, voici un an, le vote blanc entrait au salon des refusés. Le 25 avril 2019, vous distribuiez les bons et les mauvais points à l’issue du Grand Débat. Vous faisiez l’honneur au vote blanc de le mentionner mais pour une fin de non-recevoir sine die.

« Il y a la question du vote blanc. C’est une question qui depuis longtemps travaille notre démocratie. Elle n’est pas négligeable. A juste titre, les gens qui votent blanc nous disent « Je veux que ce soit entendu, je veux que ce soit pris en compte. » Est-ce qu’il faut lui donner une reconnaissance particulière ? J’ai été un moment tenté par cette option, j’y ai beaucoup réfléchi. Je ne la retiendrai pas. La crise de notre démocratie est une crise d’efficacité, de capacité à prendre les décisions. On peut avoir des projets dont aucun ne nous plaît totalement à une élection mais on doit choisir, soit pour le moindre mal, soit pour le mieux possible. Ce choix est important parce que dans les moments difficiles de la démocratie, il faut prendre des options et il faut choisir. Je sais une chose, c’est que lorsqu’on vit une période difficile, blanc ça ne décide pas, blanc c’est l’agrégation des rejets, des refus, c’est trop facile. Je veux bien être le candidat du blanc : on a toutes les voix dans la période que nous vivons. Mais blanc ne résoudra aucun problème. M. X, Mme Y, oui, qu’on soit d’accord ou pas. »

Monsieur le Président, aujourd’hui, un an plus tard, en cette période de crise sanitaire, vous demandez-vous si, parmi ces milliers de Français qui travaillent dans le domaine de la santé, ils ne sont pas nombreux à avoir au moins une fois dans la dernière décennie voté blanc ? Leur tiendrez-vous toujours vos propos sévères ? Pourquoi seraient-ils courageux dans leurs hôpitaux et fuyant leurs responsabilités dans un bureau de vote le jour où ils déposent dans l’urne un bulletin blanc ?

« Les gens qui votent blanc nous disent « Je veux que ce soit entendu, je veux que ce soit pris en compte. (…) Mais blanc ne résoudra aucun problème. M. X, Mme Y, oui, qu’on soit d’accord ou pas. »

Que peuvent M. X, Mme Y le jour d’une épidémie, sans les médecins, sans les urgentistes ? Et si l’infirmière Z ou le réanimateur ε vous demande aujourd’hui : « Je veux que le vote blanc soit pris en compte. » Que lui répondrez-vous ? Souvenez-vous, Monsieur le Président, on a toujours besoin des plus petits que soi.

Pour ces simples citoyens, la politique du « en même temps » peut-elle être ainsi si caricaturalement appliquée ? D’un côté vous leur dites que la demande d’un vote blanc reconnu est faite « à juste titre », et de l’autre vous parlez de conséquences néfastes de ce type d’expression électorale pour fermer le ban de façon péremptoire.
 

Douze mois plus tard, après avoir compris la grande importance des maires lors de la crise des « Gilets jaunes », avez-vous regardé attentivement les résultats du premier tour des municipales ? Plus de 300 communes de plus de 3 500 habitants ne présentaient qu’une seule liste de candidats. Et parmi elles, beaucoup de nouvelles communes dues à des fusions. Des électeurs se sont déplacés pour voter en faveur de cette liste unique malgré le danger de l’épidémie. D’autres, par un vote blanc ou nul, sont allés dire que cette liste ne correspond pas à leurs attentes, qu’ils restent attachés au pluralisme. Les uns ont été entendus – leur voix a compté – les derniers ont été ignorés – leur voix a été censurée. Quelle équité électorale quand tous ces citoyens représentent l’énergie dont ces communes auront besoin pour qu’une réelle dynamique reprenne sur leur territoire ! Les scores de 100% enregistrés par les vainqueurs vous satisfont-ils ?

Puisque la question du vote blanc « n’est pas négligeable », reprenons le débat, Monsieur le Président. Nous avons de quoi l’alimenter sérieusement.





2. INTERVENTION DE CAROLINE ABADIE SUR FRANCE INTER

C’est dans l’émission de l’été sur France Inter « Le débat de midi » que la députée Caroline Abadie, de la République En Marche, a défendu la question du vote blanc. Elle conforte l’idée que nous nous étions faite de la réponse de la majorité aux amendements déposés par l’opposition sur le vote blanc. La presse, suivant l’AFP, avait conclu que le gouvernement rejetait définitivement cette question, ce qui paraissait aller trop vite en besogne. Nous avions parlé d’amendements pas très sincères de l’opposition, et d’initiatives pas assez bien construites pour défendre le vote blanc, relevant plutôt de l’opportunisme politicien. Voici ses propos :

 « Le fait que les députés de La République En Marche ont voté contre les amendements réclamant la reconnaissance du vote blanc mérite une explication. Ce n’est pas tant qu’ils sont opposés au principe de la reconnaissance du vote blanc et de sa comptabilisation mais plutôt parce qu’il nous a semblé, en lisant les amendements, que ce n’était pas encore quelque chose de très abouti. Dans l’amendement de Philippe Vigier, par exemple, on devait revoter deux semaines plus tard si le vota blanc avait reçu la majorité absolue, avec les mêmes candidats. Je ne crois pas que cela réponde vraiment au fond du problème des gens qui se sont abstenus ou qui ont voté blanc, sinon par refus des candidats qu’on leur avait proposés. (…) Ce qui a guidé en partie mon vote ce soir-là, c’est qu’on a un risque de vacance du pouvoir. On n’a pas forcément pensé à toutes les conséquences que cela aurait. Je n’hésite pas à dire que je diverge sur un point par rapport au programme d’Emmanuel Macron, qui est c’est celui du vote blanc et je ne pense pas être la seule de députés En Marche à avoir ce positionnement. Un débat a été ouvert grâce à ces amendements et note Garde des Sceaux ne me semble pas avoir balayé d’un revers de la main cette idée. Elle a dit qu’il faudrait rouvrir ce débat en déclarant : « Nous pourrons peut-être réfléchir à cette question. » Elle a laissé une porte ouverte, il faut savoir mettre le pied dedans, et continuer le débat intelligemment, de façon a-partisane puisque tous les partis – sauf les républicains (1) – ont manifesté leur envie d’aller plus loin. »
« Le débat de midi », jeudi 17 août 2017. Thème : Vote blanc, vote (in-utile) par Philippe Bertrand

Ecouter l’émission

(1) Sauf aussi le PS qui a proposé le vote obligatoire sans mention du vote blanc et France Insoumise qui associe le vote blanc au vote obligatoire.

L’ASSOCIATION ECRIT A CAROLINE ABADIE (LREM), 24 août 2017


                Madame la Députée,


                 Nous avons entendu votre participation à l’émission de France Inter sur le vote blanc le jeudi 17 août.  Philippe Bertrand y avait convié l’Association pour la reconnaissance du vote blanc, mais, pour des raisons pratiques, nous n’avons pas pu y participer.
                Nous sommes en accord avec ce que vous y avez dit. La question du vote blanc ne peut pas être réglée en un amendement parce qu’elle implique plusieurs conséquences qui doivent être mûrement réfléchies. Pour nous, le projet de loi adopté en août relevait du statut de l’élu. Le vote blanc, lui, doit s’insérer dans une réflexion sur le statut de l’électeur, qui n’a pas évolué depuis 1913. Ce serait au ministère de l’intérieur d’initier ce débat avant la réforme de la constitution à venir.

                Nous avons écrit aux auteurs d’amendements ainsi qu’au président du groupe MoDem pour les inciter à créer un groupe de travail au sein de l’Assemblée sur le vote blanc. Nous n’avions aucun nom pour La République En Marche. Maintenant que nous savons que vous jugez utile d’approfondir cette question, nous vous invitons à votre tour à passer de la parole aux actes en contribuant à l’ouverture de ce groupe d’étude. Yaël Braun-Pivet, rapporteur du projet de loi, a eu la maladresse de prétendre, en réponse l’amendement du député Breton, qu’il y avait déjà suffisamment de rapports sur le vote blanc – lesquels ?, nous aimerions pouvoir les consulter – et que l’on n’était plus dans le temps de la réflexion. Lors du débat radiophonique, vous avez en revanche exprimé la nécessité d’un travail de fond sur la question. Dans les différents courants politiques présents en séance, des députés se sont déclarés favorables à ce travail de réflexion. Le moment nous semble donc idéal.





3. L’ASSOCIATION ECRIT A MARC FESNEAU (MoDem), 27 juin 2017

                Monsieur le Député,

 
                Nous accueillons avec plaisir la création d’un groupe parlementaire MoDem à l’Assemblée nationale. Nous apprenons que vous avez été élu président de ce groupe.
                Depuis longtemps, nous échangeons avec François Bayrou sur la question du vote blanc. Sa façon de voir la fonction d’une élection correspond à celle qui nous anime dans la défense d’un vote blanc devenu un suffrage exprimé. Il déclarait encore aux dernières universités d’été : « Il est proprement insupportable que la voix des citoyens, s’ils ne font pas le choix des partis du monopole du pouvoir, ne serve à rien. »
                Nous n’oublions pas que pendant sa campagne de 2012, il avait envisagé, en cas de victoire, un référendum en 12 points. Plusieurs ont été intégrés au projet de loi pour « redonner confiance en la politique » qu’il a présenté en tant que ministre de la justice. Mais il y avait aussi l’article 7 : « Pour l’ensemble des scrutins régis par le code électoral, les bulletins blancs sont pris en compte dans le calcul des suffrages exprimés. »
                Nous espérons que les députés Modem sauront mettre en œuvre cette mesure. Le candidat Macron n’ayant pas inclus de programme de modernisation de l’acte électoral dans sa campagne, nous ne pouvons pas compter sur les élus de la République En Marche. L’importance du vote blanc aux seconds tours de la présidentielle et des législatives fait pourtant que cette question ne peut plus être éludée.
                Ainsi, nous souhaitons vivement que, sous votre impulsion, des députés de votre formation obtiennent la création d’un groupe de travail sur le vote blanc. De la même manière, une proposition de loi de l’ensemble du groupe entraînerait un débat utile.
                De notre côté, nous sommes prêts à apporter nos connaissances sur ce sujet à toute initiative allant en ce sens. Etc.



4. L’ASSOCIATION ECRIT A STEPHANE DEMILLY (UDI), 27 juin 2017


                Monsieur le Député,

 
            Nous avons suivi la création du groupe parlementaire LR-UDI à l’Assemblée nationale. Nous apprenons que vous avez été élu coprésident de ce groupe.
                Depuis plus de 20 ans, nous échangeons avec des parlementaires centristes sur la question du vote blanc. C’est la famille politique qui s’est montré la plus active à ce sujet. Malheureusement, ce constat positif a été flétri par la malencontreuse proposition de loi UDI de 2014, orchestrée par Jean-Louis Borloo et Jean-Jacques Urvoas et mise en pratique par François Sauvadet. Cela a abouti à une incompréhensible distinction des bulletins blancs et des bulletins nuls, dont l’inefficacité a été flagrante aux seconds tours de la présidentielle et des législatives.

                Nous espérons que cet épisode passé, la famille centriste que l’UDI représente, mais pas seule, va revenir à un projet plus ambitieux pour l’électeur et donc pour la modernisation de notre vie électorale. Elle montrera ainsi, comme sur d’autres sujets, qu’elle n’est pas aux crochets de la République En Marche. En effet, le candidat Macron a complètement négligé cet aspect de la vie politique pour se focaliser sur « rendre la confiance en la politique », soit une série de mesures qui ne concerne que les états majors des partis politiques. Reconnaître le vote blanc comme un suffrage exprimé (sans recourir au vote obligatoire) est une mesure plus profonde – même si elle paraît anecdotique sur l’instant.

                Ainsi, nous souhaitons vivement que, sous votre impulsion, des députés de votre formation obtiennent la création d’un groupe de travail sur le vote blanc. De la même manière, une proposition de loi de l’ensemble du groupe entraînerait un débat utile après la séquence électorale de 2017.

                De notre côté, nous sommes prêts à apporter nos connaissances sur ce sujet à toute initiative allant en ce sens. Etc.





5. L’Association écrit à Stéphane Saint-André (PRG) (25 janvier 2016)

Monsieur le Député,

Par le quotidien La Voix du Nord, nous apprenons que vous venez de déposer une proposition de loi réclamant l’intégration dans les suffrages exprimés des bulletins blancs. Nous nous en félicitons. Vous ne vous satisfaisez pas de la fausse réforme de 2014. Comme cette initiative est récente, le site de l’Assemblée nationale n’a pas encore mis en ligne le texte de ce document législatif. Nous espérons que vous pourrez nous le transmettre.

Malheureusement, le même article de La Voix du Nord nous informe que vous comptez déposer une autre proposition de loi, sur le vote obligatoire. Pour nous, vote blanc et vote obligatoirement sont complètement incompatibles. Le vote blanc doit marquer de la part des législateurs la volonté de montrer la confiance que mérite l’électorat, en lui permettant d’exprimer un mécontentement et d’aboutir à l’annulation de l’élection s’il atteint un certain score. Le vote obligatoire, lui, en revanche, marque la suspicion persistante du monde politique à l’égard de ces mêmes électeurs. C’est lui qui est irresponsable de la forte abstention et c’est lui qui doit être sanctionné. Vous comprendrez qu’agir pas la contrainte c’est tout sauf changer de discours sur le peuple.

D’ordinaire, vos collègues parlementaires font une seule proposition de loi : favorable au vote obligatoire en incluant le vote blanc pour faire passer la pillule. Le fait de rédiger deux textes en plaçant celui favorable au vote blanc en premier n’empêche pas que celui-ci est juste de la vaseline pour aider à imposer le recul quie prévoit la proposition qui suivra.

Votre proposition prolonge ce que votre collègue Jacques Krabal disait à la tribune le 28 novembre 2013 lors de la navette « Nous, élus, devons montrer que nous ne devons pas avoir peur de l’électeur. L’électeur n’est pas notre ennemi. Il est notre partenaire, nous le représentons et dès lors il doit être totalement libre d’exprimer son opinion. Et le vote blanc est une opinion forte. » Si pour vous non plus il n’est pas votre ennemi, ne l’accablez pas avec le vote obligatoire.

Une proposition de tout le groupe PRG à l’assemblée sur le vote blanc seul enorgueillirait le mouvement que vous représentez. Lui adjoindre le vote obligatoire plongerait le même PRG dans la médiocrité ordinaire.

Si vous souhaitez dialoguer avec nous, ce sera avec plaisir.




6. L’Association écrit à Cécile Duflot (17 octobre 2015)


            Madame la Députée,

 
            Nous avons appris que vous êtes devenue coprésidente du groupe écologiste à la place de François de Rugy. Cela nous redonne l’espoir de voir les élus écologistes affirmer à nouveau des convictions qui étaient les leurs et non pas s’égarer dans des entreprises court-termistes.
            Nous avons en effet regretté et l’avons fait s’avoir qu’un grand nombre de députés EELV signe – ce que vous n’avez pas fait – la proposition de loi sur le vote obligatoire. Auparavant, ils s’étaient illustrés en prenant la parole en faveur du vote blanc – Sergio Coronado à l’Assemblée, Hélène Lipietz au Sénat – pour que celui-ci devienne un suffrage exprimé, et que l’on ne se contente pas de la fausse avancée proposée par l’UDI et soutenue par le PS (février 2014). Il nous semble que c’est par ce type de mesure que la démocratie en France progressera et non par le vote obligatoire. C’est sûrement la position que vous avez eue lors de la commission ‘Refaire la démocratie’ qui in fine n’a pas retenu l’idée de vote obligatoire.

            Ainsi, nous apprécierions que dans les mois à venir une proposition sur le vote blanc pris en compte comme un suffrage exprimé émane des élus écologistes. Cela confirmerait que la parenthèse François de Rugy est refermée.

            L’Association pour la reconnaissance du vote blanc serait prête à rencontrer l’initiateur de cette démarche.

            Dans l’espoir que vous pourrez donner suite à cette suggestion….





7. L’Association écrit au sénateur socialiste Luc Carvounas (novembre 2014)


Monsieur le Sénateur,

 
Nous avons pris connaissance de vos propositions pour une « politique autrement » et, bien sûr, plus particulièrement le point sur le vote blanc. Nous sommes contre le vote obligatoire qui, quoi que vous le disiez, infantilise l’électeur. D’ailleurs, vous parlez de pédagogie, comme si l’électeur était éternellement un être à former ; formé par qui, par ceux qui savent dans les états-majors des partis, par les élites médiatiques. Le principe d’égalité au moment du vote ne consiste pas à donner une voix à chaque électeur mais à considérer comme de même qualité le vote de chacun.
Vous dites avec raison qu’aujourd’hui, l’électeur est obligé de choisir. Votre idée est donc de faire glisser l’obligation. Si l’électeur est obligé de voter, on ne peut plus l’obliger à choisir. Le vote blanc n’est plus ainsi une responsabilité plus grande accordée aux citoyens mais une facilité octroyée à ceux qui ne venaient plus dans les bureaux de vote et qui vont venir de force. Cela va affaiblir le poids du vote blanc, puisque les commentateurs ne se gêneront pas pour dire, en cas de vote blanc élevé, que c’est le fait d’un électorat de seconde catégorie.

Pourquoi ne pas engager au parlement un groupe de travail qui réfléchirait sur abstention et vote obligatoire. Dans la législature précédente, il avait failli y en avoir un avec le député UMP Maurer mais la nouvelle majorité en 2012 n’y a pas donné suite. La sénatrice PRG Laborde a, elle, demandé récemment au ministère de l’intérieur dans une question écrite la même chose pour le vote obligatoire. Elle n’a pas eu de réponse.

Comme vous êtes proche du premier ministre, peut-être pourriez-vous agir pour obtenir ce lieu d’échange d’idées sur des thèmes que l’on ne peut pas traiter si lestement.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de mes salutations distinguées.


8. L’Association écrit au nouveau président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde (novembre 2014)

Monsieur le Président,


Nous apprenons avec plaisir que l’UDI a désigné son nouveau président en votre personne. Les défenseurs du vote blanc sont attachés à l’évolution du courant centriste puisque depuis 1990, c’est lui qui a été le plus actif pour promouvoir un vrai vote blanc, enregistré comme un suffrage exprimé.

Malheureusement, le premier acte au parlement de l’UDI de Jean-Louis Borloo aura été de s’aligner sur la position quant au vote blanc très en retrait du parti socialiste, élaborée par Jean-Jacques Urvoas.


Comme vous dites qu’avec vous le centre sera « conquérant », nous espérons qu’il n’aura pas peur de revenir à l’idée que l’électeur est un être majeur à qui l’on peut accorder un poids plus important lors des élections, notamment en ayant la possibilité de refuser l’offre présentée. Dire qu’en cette période de crise générale il faut surprotéger les partis politiques en limitant les suffrages exprimés aux seuls candidats serait un propos frileux et non conquérant.


François Sauvadet nous avait assuré, quand il nous avait consultés en novembre 2012, que la proposition de loi de Jean-Louis Borloo n’était qu’un premier pas en appelant un suivant.  Nous comptons sur vous pour que l’UDI engage ce second pas très vite et revienne aux vraies valeurs de démocratie des centristes.


Nous espérons qu’entre Hervé Morin qui se félicitait dans un tweet le 12 février que la réforme de l’UDI était celle pour laquelle il se battait depuis dix ans et Yves Jégo qui déclara dans l’hémicycle en novembre 2012 : « «Je souhaiterais pour ma part que nous n’en restions pas là et que nous allions vers une vraie comptabilisation du vote blanc dans les élections » votre choix sera vite fait.

Nous attendons donc maintenant un signe fort du nouvel UDI en faveur d’un vote blanc suffrage exprimé.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sincères salutations.


 

9. NOUS AVONS ECRIT AU SENATEUR JOEL BILLARD 

VOTE BLANC ET RURALITE

Le sénateur UMP d’Eure-et-Loire, Joël Billard, doit remettre en janvier un rapport demandé par la présidence de la République pour dire s’il serait pertinent de créer un ministère de la ruralité. En août 2007, il a posé une question écrite au ministère de l’intérieur en faveur du vote blanc.Comme nous avons montré, cartes à l’appui, que le vote blanc est le plus élevé dans les zones peu peuplées, et que ce vote est dévalorisé par les chercheurs en science politique et par le ministère de l’intérieur, nous lui avons écrit. 

Monsieur le Sénateur,

Nous avons appris que vous avez été chargé d’un rapport sur la ruralité en vue d’une éventuelle création d’un ministère de la ruralité.

Nous ne doutons pas que vous n’oublierez pas de signaler la mauvaise image que notre société urbaine colporte sur les habitants des zones rurales. Pour le CEVIPOF et le ministère de l’intérieur, si le vote blanc connaît ses meilleurs résultats dans les régions peu peuplées, c’est dû au fait qu’on trouve là des citoyens mijorés, se sentant obligés d’aller voter pour ne pas déplaire à leur environnement immédiat, et qui de ce fait se débarrassent de leur devoir en votant blanc.

Nous avons intitulé une de nos analyses : Les campagnes, avenir de la démocratie : vote blanc des champs, abstention des villes. Pour nous, dans les zones peu peuplées, l’acte électoral a encore un sens parce que l’on pense maîtriser les enjeux ; on croit que le bulletin que l’on dépose peut changer le quotidien. Si on n’est pas d’accord avec l’offre proposée par les partis, on ne se réfugie pas dans l’abstention mais on le dit en votant blanc.

Pour nous, un ministère de la ruralité n’aurait pas à parler que de PAC. Le monde rural est moderne et a beaucoup de choses à nous apporter si l’Etat sait trouver en lui la dynamique qui l’anime.

Comme vous-même connaissez l’importance de la question du vote blanc, vous ne manquerez pas d’en glisser quelques lignes dans le rapport que vous remettrez…



 

10. Courriers aux députés de l’Oise pendant la campagne 2007

Suite à ces courriers, nous avons reçu une réponse du député Woerth, alors proche collaborateur du candidat Nicolas Sarkozy, favorable au vote blanc. Grâce à cette réponse, nous avons pu relancer le ministère de l’intérieur dès mai 2007 et éviter la réponse habituelle de cette administration.

M. Edouard COURTIAL, Député Maire

60600 Agnetz

M. Olivier DASSAULT, Député

60000 Beauvais

M. Lucien DEGAUCHY, Député Maire

60350 Courtieux

M. Michel FRANCAIX, Député Maire

60230 Chambly

M. François-Michel GONNOT, Député Maire-adjoint

60200 Compiègne

M. Jean-François MANCEL, Député

60024 Beauvais Cédex

M. Eric WOERTH, Député Maire

60500 Chantilly

                                                                    SAINTINES, le17 Octobre 2006

                                                                                          Journée mondiale du refus de la misère

Messieurs les parlementaires de l’Oise

Dans l’année à venir, avec mes compatriotes dotés du droit de vote, nous serons sollicités pour nous rendre aux urnes afin de légitimer une nouvelle législature .

Celle qui s’achève à la suite de précédentes – aux bilans réservés – nous livre un miroir assez désolant des citoyens qui vous ont confié un mandat à 82 % .

J’ai peine à croire à une légitimité démocratique qui soit bien le reflet du fond accueillant et généreux caractérisant nos concitoyens, sans chauvinisme ni angélisme .

Déjà des candidats à présider et gouverner notre pays se multiplient plus qu’ils ne sont sollicités

La main sur le coeur , ils s’emploient à vouloir nous convaincre qu’ils useront de la légitimité d’un mandat  » dans l’humilité des responsables qui servent le bien commun – autorité de l’Etat – et non dans l’arrogance des ambitieux qui s’en servent « .*

L’escalade du spectable est affligeante de jour en jour etfonde à douter de la sincérité des protagonistes de quelque parti dont ils se réclament..

Elle interpelle les consciences sur un mode de scrutin qui fait de l’électeur de base,l’otage des formations politiques alternativement disqualifiées.

Hélas, elles sont assurées de parvenir au pouvoir au second tour quelle que soit la réalité du pourcentage obtenu et le taux d’abstention passé à la trappe

Mises à part quelques propositions de députés velléitaires ou opportunistes, récemment, le député François BAYROU, Président de l’UDF, s’est prononcé publiquement dans un discours au Conseil National de son parti, le 10 juin 2006 à ISSY-LES-MOULINEAUX pour la reconnaissance du Vote Blanc, suffrage exprimé . Il ne semblait pas utile qu’il le conditionne du Vote obligatoire !

Le quotidien LA CROIX s’en est fait l’écho, sinon peu de média ont rendu compte de ce propos susceptible d’un électro-choc d’une amplitude aussi grande et autrement saine et salutaire que l’électro-choc du 21 avril 2002. Les classes politiquesen ont-elles tiré un enseignement avec l’abstension grandissante ?

Membre de l’Association pour la reconnaissance du Vote Blanc, j’ai eu l’occasion en mai dernier de susciter la rencontre de quelques amis de mon entourageet de débattre d’une même question qui nous tourmentait et que nous taisions, nous craignant citoyen marginal.

Par la diversité de nos opinions , la qualité de nos engagements et la maturité de notre jugement; il eut été éclairant pour vous que vous soyez à l’écoute de ce petit panel de citoyens ordinaires, engagés dans la Cité et s’interrogeant sur le vote « confisqué »

Pressentant la tournure que prend la prochaine échéance, nous avons convenu de nous revoir à notre niveau local et d’en rendre compte, « ne roulant pour personne », hormis convaincre les citoyens de reprendre courage sur l’efficacité du suffrage exprimé et tous moyens pour le faire entendre dut-il dans l’absolu récuser tous les candidatsen piste . Le désordre serait-il aussi grave et stupéfiant que le 21 avril 2002 ?

Craignez que ces « abstentionnistes » que vous avez engendré dans le découragement depuis des décennies deviennent un mouvement de fond qui opère une rupture balayant radicalement.vos bastions et clivages politiques droite-gauche sans passerelles , sinon des alliances contre-nature !

Veuillez prendre en compte, Messieurs les parlementaires, le sérieux d’une expression beaucoup moins marginale que vous ne la supposez dans vos électorats tranquillement acquis.

Roland GRUART, électeur

* NB: Paraphrase de la conclusion de Michel MOMBRUN, Président de la FNASAT-Gens du Voyage élevant une protestation envers les propos du Ministre de l’Intérieur stigmatisant à l’emporte-pièce toute la population des gens du voyage  » L’autorité de l’Etat réside dans l’humilité des responsables qui le servent et non dans l’arrogance des ambitieux qui s’en servent. »